Le dernier épisode de la série d’Amazon révèle le vrai visage de Sauron. Celui-ci tente de séduire Galadriel selon des procédés qui ne sont pas sans rappeler ceux qu’évoquait un ami de Tolkien, C.S. Lewis, dans son petit ouvrage : Tactique du Diable.
L’épisode 8 de la saison 1 des Anneaux de Pouvoir a le mérite de clôturer magistralement la saison. On connaît enfin la nature profonde des personnages mystérieux qui évoluaient aux côtés des héros. Si l’étranger est identifié comme un Istar et donc un bon, le séduisant Halbrand, sorte d’alter ego maléfique d’Aragorn, se révèle être Sauron lui-même, et son plan d’action apparaît enfin. Quelques indices étaient là : son obsession pour la forge, son naturel querelleur parfois mal déguisé, sa violence brutale… Celui qui est dans l’univers de Tolkien une image du diable s’est montré incapable de singer le bien parfaitement, et pourtant beaucoup se sont laissés duper, personnages comme spectateurs. La mise en scène de la stratégie de Sauron alias Halbrand est riche en enseignements sur la façon dont le mal nous trompe et nous pousse à des actions contraires à notre nature et à notre conscience. On peut comparer cet aspect de la série avec le très amusant et pourtant très profond ouvrage de C. S. Lewis, Tactique du Diable dans lequel un démon expérimenté, Screwtape, écrit à son neveu Wormwood, démon débutant, pour lui apprendre à faire tomber son « client », un jeune Anglais plein de bonne volonté mais sans grande expérience.
Pour convaincre la puissante guerrière elfique aux allures de Jeanne d’Arc de le rejoindre, le Seigneur des Ténèbres, comme le démon de Lewis, déploie une artillerie de puissantes tentations qu’il va chercher au fond de l’âme de sa proie, dans ses blessures et ses faiblesses. Sa stratégie est simple et efficace. Avant tout, il connaît nos points faibles, y compris ceux que nous avons oubliés. Sauron nous révèle que le diable est le plus ancien des psychanalystes, puisqu’il sait très habilement jouer avec la figure du grand frère Finrod et exploiter ses mauvais conseils. Car l’imprudent Finrod recommandait à Galadriel de se rapprocher du Mal pour mieux le combattre. Or, le diable, comme Sauron, a justement intérêt à ce qu’on se rapproche de lui… Il peut alors employer tout son arsenal de ruses.
1 – Hypnotiser celui qui commet l’imprudence de se rapprocher. « Galadriel, regarde-moi ! » répète-t-il plusieurs fois, sur différents tons ; comme Kaa dans le Livre de la Jungle, il sait que la moitié du travail est faite quand la victime a accepté de s’intéresser à lui.
2 – Flatter l’orgueil tout en divisant, en inspirant la méfiance contre les vrais amis « Tous vous regardent avec méfiance. Je suis le seul à voir votre grandeur ». En grec, diabolos signifie « diviseur ». La division est son but le plus cher, l’orgueil son arme la plus efficace.
3 – Donner l’impression qu’avec lui c’est du donnant-donnant, gagnant-gagnant. « Je vous lie au pouvoir, vous me liez à la lumière » dit-il alors qu’il sait qu’il est le plus fort. Il prétend n’être pas si mauvais, pouvoir changer et partager nos objectifs. En réalité, lui ne changera pas mais nous fera changer pour le pire.
4 – La dernière cartouche de Sauron, c’est la peur, celle qu’il n’emploie qu’en dernier recours car il sait qu’il est plus efficace d’endormir notre méfiance. Il veut que nous craignions nos semblables mais pas lui. C’est pourquoi il évite de l’utiliser tant que Galadriel n’a pas déjoué ses autres ruses.
Galadriel a su distinguer le mal en celui qui se déguisait en bon, grâce à un détail crucial : pour Sauron, sauver le monde et le conquérir, « ça n’a aucune différence », aimer et posséder sont une et même chose. Or l’elfe sait que l’amour accepte justement de ne pas posséder l’autre. Elle rompt alors le charme de Sauron, car elle comprend ses vraies intentions. Elle se rend compte qu’elle ne pourra pas changer le mal en s’alliant avec lui, qu’elle ne pourra pas par sa seule présence éradiquer les ténèbres en lui. Elle finit par se dégager de l’influence de Sauron en lui opposant une fin de non-recevoir sans équivoque. Galadriel sort de ce combat plus forte et plus sage. Cet épisode de tentation est crucial dans la transformation de la Galadriel courageuse mais maniaque et impulsive du début de la série vers la Galadriel aussi sage que puissante de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Au lieu de mettre toute son énergie à poursuivre Sauron, elle se concentre sur ce qui est vraiment utile : les trois Anneaux elfiques, c’est-à-dire le règne du Bien dans le Monde.
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